Il y a des fois, il faut prêter plus attention aux signes, si, si, je vous assure. Petit résumer d’une sortie très sympa, mais semée d’embuches…
Tout commence la veille au soir, au moment de partir. Vérification habituelle des équipements du “u-boat” ; nourrices présentes, bouchons en place, cordon coupe-circuit rouge bien là, ouïes emmenées, pavillon alpha dans le fond du bateau, électronique dans les rangements, etc, etc, tout est checké “ok”.
Episode 1 ; la disparition du pavillon.
Rappel des conditions météo de ce samedi 18 juillet ; temps légèrement nuageux et relativement venté, avec fortes rafales à 70 km/h, surtout sur le pont de Saint Nazaire. Et c’est là que les petits soucis commencent… La nourrice rouge décide de quitter le bateau sans prévenir, heureusement retenue par une sangle ! Arrêt immédiat dès la première sortie trouvée, remontrances à cette fuyarde, et reprise du trajet.
Mais quelle ne fut pas la surprise à l’arrivée ! Jetant un rapide coup d’œil au reste du matériel présent en fond de cale, je m’aperçois alors que cette fameuse nourrice n’était que le subterfuge à la fuite bien réelle du pavillon alpha. J’imagine bien celui-ci sautant par dessus bord, probablement juste au-dessus du pont, lorsque notre embarcation fut soumise aux plus violentes rafales. “Bon, il me faudra sortir du lit un peu plus tôt pour aller racheter un autre pavillon, en espérant que la boutique d’Alain 3P sera bien ouverte ce dimanche matin.”
Episode 2 ; Quel dégonflé celui-là !
Passons au check-up final ; l’appoint en air du zozo et la réanimation du moteur. Pour le gonflage des boudins, no problemo, le petit compresseur assure comme d’hab. en un petit 1/4 d’heure et revoilà notre fringant u-boat à bloc. Le moteur n’est pas en reste, car les 40cv ne tardent guère à pétarader sous le starter. Nous voici donc fin prêts à passer une bonne nuit et à pouvoir commencer à rêver de conditions idéales pour la sortie de demain.
Au réveil, une seule idée en tête, avaler mon bol de café et me rendre au plus vite acheter un autre pavillon. “Bonjour les parents, ça va, bonne nuit ? Quoi ? Est-ce normal que le bateau soit si peu gonflé ? Mais de quoi parlez-vous, enfin ?” Horreur, incompréhension, appréhension, je me rends aussitôt auprès de la victime. Crevaison ? Dégonflage ? “Mais parle, dis un mot, que t’arrive-t-il, de quoi souffres-tu ?” Heu, je m’égare…
Reprenons : Il est à plat, vraiment très dégonflé, et alors que je commence à en faire le tour la tête pleine d’interrogation, ma main droite me gifle le visage (NDR : Le rédacteur s’interroge, certes, mais n’a pas toujours toute sa tête !). Oui, il me fallait bien une claque pour sanctionner le gros béta qui avait simplement omis de refermer le second bouchon, une fois le gonflage terminé. Heureusement, plus de peur que de mal.
Je vous passe l’épisode de l’achat du pavillon ; le Pouliguen – Pornichet A/R en 50 longues minutes, avec le flot de touristes qui préfère profiter du remblai à 2 à l’heure, plutôt que de s’y promener à pied sous ce superbe soleil matinal !
Episode 3 ; adieu mon ancre bien aimée.
RDV pris avec Alex., Fred. et Greg. pour 12h30 à côté de la cale du Croisic. Tout le monde est là, pile à l’heure, ravi de la météo ensoleillée et du vent retombé durant la nuit. Nous appareillons dans les temps, quittons le port, nous faisons secouer le derrière par une mer bien formée, mais arrivons sur site en une petite demi-heure, malgré ces conditions mouvementées.
Une fois le mouillage largué approximativement à l’endroit indiqué par Bernard du club de la Turballe (que je remercie sincèrement au passage), Alex. et Fred. plongent en premier et remontent une quarantaine de minutes plus tard sur le mouillage. La visi. est bonne, le site formé de roches entre lesquelles les variations de températures sont surprenantes. Ils se sont apparemment régalés sur des fonds de 12 à 21 m, plein de vie et de belles choses à voir.
A notre tour, avec Greg., de découvrir ces lieux accueillants ! Je suis impatient de voir comment est la visi. en espérant pouvoir prendre des photos. La température de l’eau est en tout cas très agréable, sauf… ouah, quel changement, une perte d’au moins 4-5° à quelques mètres d’écart ; c’est très surprenant, voire saisissant, même en étanche (pour les lecteurs ayant eu cette pensée ;-)))
Je décide à ce moment de faire le tour du premier ensemble de roches, afin de serpenter sur ce site, en repassant systématiquement par le mouillage. Que de belles choses à voir, un lieu foisonnant de vie, des ensembles avec de larges et profondes failles horizontales nichant une multitude de tacauds et autres poissons. De nombreux trous, au sein desquels voir des étrilles et autres crustacés coutumiers de cet habitat.
La plongée se déroule tranquillement, ce site est un vrai bonheur au regard des conditions météo de ces jours passés. Greg. commence à ressentir les effets de ces variations de température et il va bientôt être temps de remonter. Nous recherchons à présent le mouillage qui était quelque part par là, dans ce coin, pas loin… Bon et bien malgré mon application, il faut se résoudre à sortir le parachute. Pas de crainte particulière, car nous sommes quasi à l’étale de pleine mer. Ressortant à 20m à peine du bateau.
Me déséquipant, je pense déjà au retour vers le Croisic et appréhende un peu de remonter l’ancre dans un endroit piégeux comme celui-là. Plein de bonne volonté, Greg. s’affère déjà à tirer sur le bout. Trop tard, j’ai omis de le briefer à temps, pour effectuer cette manoeuvre dans les règles de l’art, en remontant au ralenti en direction du mouillage. Le résultat ne se fait pas attendre ; l’ancre est bloquée sur le fond et il nous sera impossible de nous dégager à moins de perdre du temps en vaines tentatives… Si nous voulons respecter un retour à temps pour Alex. et Fred., il faut me résoudre à bientôt devoir couper le bout.
Adieu ma belle ancre, rencontrée sur l’épave du Ville d’Angers 2 ans auparavant, jolie dépollution bien utile. Je t’ai trouvée sur un fond de ferraille, te voici désormais entourée de roches, à plusieurs miles de notre rencontre ! Peut-être te retrouverai-je prochainement ? Il me tarde de me rendre de nouveau auprès de toi, tant ce site est beau et très agréable à serpenter.
Nous sommes rentrés tous les 4 très contents de cette sortie, dans l’idée d’y retourner au cour de cet été et de découvrir d’autres sites du Plateau du Four. En espérant les partager avec vous autres, membres d’Exocet.