mardi 04 août 2009 Article paru dans le journal : Presse Océan©
Marsouins au large de l’estuaire
Des balises sous-marines seront positionnées entre Piriac et Noirmoutier. Elles recenseront les cétacés.
C’est un boîtier cylindrique étanche de 50 cm de long. À l’intérieur, un capteur sensible aux ultrasons émis par les cétacés et une carte mémoire pour leur enregistrement. Le dispositif, baptisé C-Pod, peut fonctionner sous l’eau pendant six mois.
Dix boîtiers, lestés, seront immergés au mois d’août. Ils seront positionnés à l’intérieur d’une large zone qui s’étend de Piriac à Noirmoutier, en passant par Le Croisic, Le Pouliguen et la baie de Bourgneuf. Le dispositif s’inscrit dans le cadre d’un programme européen de surveillance des petits cétacés. Il est unique en France avec ce type de moyens.
Une fréquence par espèce
Trois partenaires sont associés dans l’opération au large de l’estuaire : Mer fragile, une association de protection de l’environnement marin (Saint-Malo), Exocet, un club de plongée de Saint-Hilaire-de-Chaléons, et le parc animalier Planète sauvage (Port-Saint-Père). Martin Böye, le responsable scientifique et pédagogique de cet établissement assure le pilotage du dispositif.
« Chaque espèce de cétacés émet une fréquence d’ultrasons particulière, explique-t-il. Il sera donc possible lors du dépouillement des enregistrements de savoir quel type d’animal a été repéré et avec quelle fréquence ».
Globicéphales
Pas de trace de baleines espérée sur ces enregistrements. La zone ne s’y prête pas. En revanche les dauphins y figureront à coup sûr : « Grands dauphins et dauphins communs », précise Martin Böye. L’espèce n’est pas menacée. Des globicéphales, cétacés à la tête globuleuse et pouvant atteindre 5 m, sont aussi candidats au comptage. Mais ce sont surtout les marsouins qui sont espérés.
Espèce menacée
« C’est une espèce menacée et protégée, poursuit Martin Böye. Les marsouins étaient communs dans nos eaux il y a plus de vingt ans. Ils s’y sont fait rares. Ils semblent aujourd’hui revenir un peu. C’est précisément ce que l’on voudrait évaluer ». Si la tendance se confirme, il faudra ensuite l’expliquer. Simple déplacement de population ou réelle augmentation des effectifs ? La fréquence des passages, leurs horaires, les conditions météo qui y sont liées seront aussi riches d’enseignement.
Un premier écho
En avril dernier un premier capteur a été immergé pendant une quinzaine de jours. Un écho de marsouin a été détecté. Mais l’opération visait avant tout à valider la méthode. Cette fois les dix boîtiers demeureront au fond de l’eau plusieurs mois. Le dépouillement des données est programmé pour l’hiver.
Jean-Philippe Lucas
Repères
Petite taille
Le marsouin est plus petit que le dauphin. L’espèce qui fréquente les eaux atlantiques est le marsouin commun. Sa taille ne dépasse par 2 m. Son rostre est court.
Fragile
Autre particularité du marsouin : sa fragilité. Son système immunitaire est moins résistant que celui des
dauphins. De plus il est plus sélectif dans sa nourriture. D’où sa raréfaction.